Christophe Cornevin . Publié le 14 août 2006Actualisé le 14 août 2006 : 07h19 L'instigatrice présumée du rapt de la petite Sophie ne serait autre que l'ex-épouse de Laurent Dubois et mère de la petite fille.
(AFP / P. Hugen)
L'instigatrice présumée du rapt de la petite Sophie ne serait autre que l'ex-épouse de Laurent Dubois et mère de la petite fille.
(AFP / P. Hugen).
la styliste moscovite n'avait pas accepté la décision du juge des affaires familiales qui confiait la garde de l'enfant à son ex-mari.
«JE VIS un cauchemar. Je n'ai plus aucune nouvelle de ma fille depuis cinq jours. Je ne sais où et comment elle dort. Son état de santé m'inquiète beaucoup.» Laurent Dubois attend des nouvelles de Sophie, sa fillette de quatre ans et demi kidnappée mercredi dernier au Touquet (Pas-de-Calais). L'instigatrice présumée du rapt ne serait autre que son ex-épouse d'origine russe.
Dès vendredi dernier, le parquet de Boulogne-sur-Mer a ouvert une information judiciaire pour «enlèvement de mineur de moins de quinze ans avec violences». Cette procédure vise Helena Kalinina, la mère, mais aussi deux mystérieux «hommes de main». Tous les trois font l'objet d'un mandat d'arrêt international diffusé dans l'espace Schengen, puis via Interpol. À ce stade de l'enquête, la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lille exploite la moindre information (*) susceptible de retrouver la trace de l'enfant.
De nationalité française, Sophie est née en 2002 à Saint-Quentin (Aisne), où ses parents, alors mariés, résidaient. La procédure de divorce a été lancée en février 2005 et l'épouse russe est repartie vivre à Moscou pour exercer sa profession de styliste. Laurent Dubois, PDG d'une société de conseil en investissement vers l'Europe orientale, en particulier la Russie, a obtenu la garde exclusive de Sophie, en mai 2005, tandis que sa mère disposait d'un droit de visite pour les périodes de vacances scolaires. «En fait, explique-t-il, mon ancienne femme est rarement venue, invoquant une erreur de calendrier ou une maladie l'empêchant de faire le voyage...» Elle a cependant fait usage de son droit de visite entre le 28 juillet et le 4 août derniers, en se rendant au Touquet où le père et les grands-parents paternels de Sophie possèdent des résidences secondaires.
«Elle n'avait pas la carrure d'un voyou»
Comme le stipule l'ordonnance du juge, la visite se déroule en présence du père. Le passeport et la carte de séjour de la mère ont été placés sous séquestre le temps du séjour. «Nous faisions des promenades ou allions à la piscine avec Sophie en tentant de conserver le sourire pour sauver les apparences, raconte Laurent Dubois. Mais dès que l'occasion se présentait, mon ex-épouse me menaçait d'enlever notre fille ou de me faire la peau. Cela me faisait presque sourire : Helena n'avait pas la carrure d'un voyou.»
Mercredi dernier, vers 18 heures, Sophie fait du tricycle sur le trottoir surveillée par sa grand-mère. Cette dernière est soudain plaquée au sol puis frappée par un inconnu jailli d'une Opel grise conduite par un complice. «Ma fille a été arrachée à sa grand-mère, puis jetée de force à l'arrière de la voiture où Helena se trouvait», explique Laurent Dubois. La voiture de location a été retrouvée abandonnée dans une rue du Touquet. La police y a relevé des empreintes et des échantillons d'ADN. «Les deux hommes de main sont parfaitement identifiés, assure le père de la fillette disparue. Il s'agit de mercenaires russes passés par l'Allemagne avant de débarquer en France. Ces hommes ont agi de façon quasi militaire.» Hier soir encore, Laurent Dubois voulait croire que son enfant était toujours en Europe de l'Ouest. Il dit avoir été menacé de mort par sa belle-mère s'il retournait à Moscou.
