Un peu joufflu, un enfant peut facilement devenir la risée de ses camarades. Plus tard, s'il n'arrive pas à maintenir un poids santé, il risque de devenir complexé. Pour prévenir ces difficultés, mieux vaut l'aider tout de suite à trouver un équilibre de vie.
Un bébé potelé, c'est mignon à croquer... et tout à fait naturel! En grandissant, le corps s'affine et l'enfant devient plus élancé. Jusqu'à l'âge de six ans, il n'y a vraiment pas lieu de s'inquiéter s'il affiche encore quelques rondeurs. Par contre, si des bourrelets persistent sur les bras et les cuisses au-delà de cet âge, l'enfant risque de développer de l'embonpoint, surtout s'il y a une tendance familiale à l'obésité.
Pourquoi des kilos en trop?
Dans une minorité de cas, l'obésité peut être reliée à des problèmes de métabolisme héréditaires. Des études réalisées aux États-Unis ont mis en évidence une prédisposition génétique à l'obésité chez certains individus. Cette tendance peut être dépistée par des tests métaboliques mesurant particulièrement le taux de consommation d'oxygène et de production de dioxyde de carbone par l'organisme. Dans son livre La sage bouffe de 2 à 6 ans,
la diététiste Louise Lambert-Lagacé note le fait suivant : «Les tenants de la cause héréditaire disent que l'enfant qui a deux parents obèses a 70 % de chances de le devenir; si un seul des parents est obèse, les risques tombent à 40 %.» Même si les problèmes de poids sont alors inévitables, un diagnostic précoce permet d'amorcer un programme préventif de contrôle du poids qui aidera à mieux gérer la situation à court et à long terme.
La plupart du temps, un surplus de poids résulte de mauvaises habitudes alimentaires souvent acquises à la table familiale. Si maman et papa ne déjeunent pas, il y a de fortes chances que fiston ne le fasse pas non plus, par exemple. Bonnes ou mauvaises, les habitudes alimentaires prennent racine dès un très jeune âge. Une alimentation trop généreuse, des repas peu équilibrés ou des sucreries presque à volonté peuvent mener à l'embonpoint, surtout si l'enfant est peu porté à l'activité physique. De plus, les tétines trempées dans le sucre ou le sirop, les desserts archi-sucrés ou les petites douceurs en guise de récompense encouragent la «dent sucrée» et risquent de déformer la relation de l'enfant avec la nourriture. En faisant de la nourriture une manifestation d'amour, une punition (pas de dessert pour les tannants), un trompe-l'ennui (un biscuit en attendant...) ou même un sédatif, on risque de dérégler chez l'enfant le sens inné de la satiété et d'encourager une surconsommation d'aliments.
Ces mauvais plis mènent non seulement à des problèmes de contrôle du poids mais peuvent aussi causer des troubles de l'alimentation comme l'anorexie et la boulimie, sacrifiant ainsi le plaisir de manger. L'anorexique exprime souvent sa rébellion en refusant de s'alimenter, alors que le ou la boulimique cherche refuge dans la nourriture.
Va jouer dehors!»
Essayez de toujours avoir sous la main des collations santé.
Les parents ont un rôle primordial à jouer dans le développement de saines habitudes alimentaires chez l'enfant et ce, dès le plus jeune âge. La régularité des repas figure en tête de liste dans l'abc du «bien manger». Prendre un déjeuner, un dîner et un souper à des heures régulières, de même qu'un goûter au retour de l'école instaure un rythme de vie rassurant et bénéfique pour l'enfant.
Une alimentation équilibrée incluant quotidiennement les quatre groupes d'aliments du Guide alimentaire canadien pour manger sainement représente aussi un allié sûr pour un poids santé. Ajoutez de l'exercice et vous avez un tandem gagnant. En cultivant très tôt le goût de bouger, de courir, de jouer dehors et de faire du sport, l'enfant augmentera sa dépense énergétique tout en s'amusant, et il savourera les plaisirs de l'activité physique et du grand air.
La télé sans grignoter?
Les médecins constatent de plus en plus que les enfants qui ont l'habitude de grignoter en regardant la télé se transforment progressivement en «petits gros». Aux États-Unis, on a baptisé ces téléspectateurs gourmands couch potatoes. Ils zappent d'une main et avalent de l'autre des bouchées salées ou sucrées qui abondent dans les supermarchés et dont on fait souvent trop ample provision. Croustilles, nachos, arachides, bonbons, chocolats et autres grignotines du genre se laissent manger facilement et viennent menacer l'équilibre alimentaire de l'enfant.
Ce grignotage excessif, accompagné forcément de longues heures d'immobilité devant la télé, peut occasionner un gain de poids et mener graduellement à l'obésité. Malheureusement, la publicité au petit écran nourrit largement le problème en diffusant des images alléchantes de produits gourmands. Pour rétablir la situation, on doit d'une part limiter les heures d'écoute et, d'autre part, avoir sous la main des collations santé: crudités, maïs soufflé (sans beurre ni margarine), fruits ou céréales à grains entiers, comme les petits carrés de blé filamenté qui peuvent aisément se manger avec les doigts.
Évaluer le poids de l'enfant
Il est important que votre enfant prenne bien le temps de déjeuner.
En général, les personnes ayant un excédent de poids de plus de 20 % par rapport à la moyenne souhaitable, en fonction de leur taille, de leur ossature et de leur âge, sont considérées comme obèses. Toutefois, comme les enfants sont en période de croissance, il faut prendre plusieurs facteurs en considération avant de songer à les faire maigrir. S'agit-il de rondeurs passagères, d'une prise de poids occasionnée par une poussée de croissance ou d'un réel cas d'obésité? Les rondeurs peuvent facilement s'atténuer en adoptant de meilleures habitudes de vie, soit manger mieux et bouger plus. Par contre, l'obésité comme telle nécessite des changements plus importants dans les habitudes alimentaires. Quoi qu'il en soit, «ce sont les professionnels de la santé compétents, comme un médecin ou une diététiste, qui sont les mieux placés pour déterminer si un enfant a un excès de poids», indique Santé Canada dans un guide sur l'alimentation des enfants de 6 à 12 ans, accessible par Internet (voir les coordonnées plus loin).
Pas de régime à la légère
Une fois que le médecin ou la diététiste a établi un programme de contrôle du poids correspondant aux besoins particuliers de l'enfant, votre soutien est important. L'enfant a besoin d'encouragement pour apprendre à manger sainement et développer de l'intérêt pour l'activité physique. De plus, vous pouvez l'aider à se sentir bien dans sa peau. Souvent, en maintenant son poids pendant un certain temps, l'enfant arrivera à le «normaliser» au fur et à mesure qu'il grandira. En prime, il aura acquis de bonnes habitudes alimentaires pour toute la vie!
Le déjeuner, c'est important!
Commencer la journée du bon pied en prenant le temps de déjeuner. Il est important de faire le plein d'énergie le matin, car après 10 ou 12 heures sans carburant, le moteur manque d'entrain. Prendre un déjeuner aide à régulariser l'appétit pendant la journée, améliore le bien-être de l'enfant durant la matinée ainsi que sa performance en classe. Des études auprès d'élèves du Québec ont d'ailleurs confirmé ces bienfaits.
De bonnes habitudes!
Essayez de réserver les friandises aux occasions spéciales.
Miser sur la variété. Dans l'univers des aliments, il n'y a pas de bons ni de méchants! Une alimentation variée permet de fournir aux petits et grands les nutriments dont ils ont besoin. En incluant au menu quotidien des aliments différents choisis dans chacun des quatre groupes alimentaires, on chasse la monotonie tout en favorisant la santé.
Organiser la routine de l'enfant autour de trois repas par jour à heures régulières, sans oublier les collations santé.
Cultiver le rituel des repas en famille, même les soirs de semaine.
Faire provision de grignotines légères et nutritives (bâtonnets de carottes, pois mange-tout, céleri, poivrons, pommes, clémentines, craquelins de blé entier, fromages partiellement écrémés, sucettes au jus de fruits, yogourts, etc.) et réserver les friandises à haute densité calorique (croustilles, tablettes de chocolat, biscuits-sandwichs, pâtisseries, etc.) aux occasions spéciales comme les anniversaires, les sorties en famille et les fêtes.
Encourager les enfants à boire de l'eau pour étancher leur soif, surtout lorsqu'ils s'adonnent à des activités sportives intenses. Heureusement, les bouteilles d'eau sont à la mode! Préférer les jus de fruits nature aux boissons sucrées et aux boissons gazeuses.
Boisson désaltérante: un grand verre de club soda (sans sodium) agrémenté de jus de canneberge-framboise, avec une tranche d'orange et quelques glaçons.
Choisir des récompenses non alimentaires pour souligner les bons coups. Par exemple, un chien que l'enfant pourra promener!
Accorder une priorité à l'activité physique dans les sorties de famille: randonnées pédestres ou en vélo, visites à la piscine, promenades après le souper, etc.
Privilégier les activités sportives et encourager l'apprentissage d'au moins un sport que l'enfant aime.
